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no cabeçalho, pintura de Paul Béliveau
Le 12 et les soixante-sept
(Marche du 12 avril contre l'austérité)
Vendredi, 11 Avril, 2014
L'éditorial de Patrick Apel-Muller. Il donne rendez-vous samedi 12 dans les rues de Paris contre l’austérité. Comme un rappel de l’espoir de Victor Hugo : « Rien n’est plus imminent que l’impossible. »
Ils sont soixante-sept à dicter leurs oracles aux médias mondiaux. Ils réclament sans cesse moins de règles, moins d’aide sociale, plus d’austérité, une réduction des rémunérations. À leur suite, des organismes internationaux – la Banque mondiale, le Fond monétaire international, la Banque centrale européenne – font le service après-vente et le ménage dans les budgets publics. Les peuples, mécréants par ignorance, ne comprennent pas les vertus de l’austérité. Ils sont soixante-sept et ils possèdent autant de richesses que la moitié la plus pauvre de l’humanité. Des oligarques aux miséreux les vases communiquent : l’un se remplit, l’autre se vide. À Paris, ils sont moins nombreux. Seize ministres et quatorze secrétaires d’État. Leur feuille de route a été tracée, tailler dans les cotisations sociales, bloquer les salaires, déverser par tombereaux les aides au patronat. François Hollande et Manuel Valls ont décidé d’envoyer paître les électeurs de gauche mécontents et de passer en force, en réduisant même leur parti à n’être plus que le bureau d’enregistrement des consignes présidentielles et en lui ôtant même ce qui lui faisait son identité, son attachement à l’histoire socialiste française. Adieu Jaurès ; Clemenceau gardé pour ornement et un culte voué à Blair, à Schröder et aux marchés financiers… Au sentiment de colère et de désespoir d’une grande partie du pays, on ne renvoie que la fausse monnaie des phrases creuses et d’une énergie affectée. Le tableau pourrait désespérer si ne se cherchait pas, tenace, un mouvement de contestation des politiques d’austérité, croisant l’attachement à de vraies valeurs de gauche, les engagements syndicaux et associatifs, associant l’aspiration à une République renouvelée et la recherche d’une politique rassembleuse, dégagée des aventurismes communautaristes. Il trouve des correspondances en Espagne, en Grèce ou au Portugal. Il a des résonances dans tout le courant progressiste français. Il donne rendez-vous samedi 12 dans les rues de Paris contre l’austérité. Comme un rappel de l’espoir de Victor Hugo : « Rien n’est plus imminent que l’impossible. »
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